Actualités > Le programme innovant STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) investit dans les jeu
Le programme innovant STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) investit dans les jeunes talents de la région – Encourageant les élèves à faire carrière dans l'ingénierie et les matières techniques
Le programme innovant STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) investit dans les jeunes talents de la région – Encourageant les élèves à faire carrière dans l'ingénierie et les matières techniques


Share on Facebook    Share on Twitter    Share on LinkedIn    Email a friend

Steve Stokey
Allied Machine & Engineering

Allez plus loin en consultant les sites suivants :

Il y a près de 10 ans, je me suis lancé dans ce que je crois être un moyen à part de faire émerger au niveau local une main-d'œuvre d'ingénieurs et de techniciens. Le programme PLTW (Project Lead the Way) que nous avons mis en place dans notre petit comté du nord-est de l'Ohio s'est imposé comme un modèle reconnu pour encourager les jeunes talents natifs de la région à faire carrière dans les sciences, la technologie, l'ingénierie ou les mathématiques (STEM). Poursuivez votre lecture pour découvrir son fonctionnement et voir un jeune participant témoigner en quoi ce programme a changé sa vie.

Chercher un moyen d'encourager les élèves de la région à devenir ingénieurs

Tout a commencé après que j'ai essuyé un refus de la part d'un candidat, peu disposer à déménager pour Dover (Hohio), que je recevais pour un poste intéressant d'ingénieur. Notre site de production est situé dans le comté de Tuscarawas, en bordure des Appalaches, dans le nord-est de l'Ohio. C'est une région magnifique mais pas la destination rêvée pour faire carrière, ni le lieu de prédilection pour un jeune diplômé d'Université, attiré plutôt par une grande ville, le sud ou un bord de mer.

Nous avons toujours travaillé avec les écoles de formation professionnelle et nous nous sommes efforcés d'embaucher au niveau local les étudiants en usinage de précision. Nous avons aussi réussi à travailler avec les collèges d'enseignement technique ou communautaires, mais pas à attirer les étudiants pour qu'ils reviennent au pays après les 4 années passées ailleurs pour obtenir leur diplôme d'ingénieur. Par ailleurs, nous avons constaté que les lycéens étaient très peu nombreux à s'engager dans une formation d'ingénierie. De toute évidence, nous n'arrivions pas à faire comprendre qu'avec un diplôme d'ingénieur, il est possible d'avoir une carrière gratifiante et un niveau de vie élevé.

Je savais que pour que nos entreprises locales se développent, nous devions prendre l'initiative. Je savais que nous avions des élèves qui avaient grandi dans la région et qui s'y plaisaient. Peut-être avaient-ils souhaité y revenir après leur diplôme universitaire, mais ils avaient le sentiment que les opportunités seraient limitées dans une petite ville. Il nous fallait trouver le moyen de faire éclore des ingénieurs et techniciens compétents, avec une bonne éthique de travail, de l'intégrité et un goût certain pour la formation continue. Pour ce qui est des ingénieurs, nous recherchions des employés titulaires d'un diplôme d'enseignement supérieur ou universitaire. Pour les techniciens, nous avions besoin de personnes capables de réparer les équipements, ou de mener à bien les applications pratiques en atelier comme sur le terrain.

En tant que fervent supporter des Indians de Cleveland, j'en étais arrivé à penser que notre quête était comparable à celle de Dick Jacobs au milieu des années 80. Après avoir racheté l'équipe de baseball des Indians, cet homme d'affaires a lourdement investi dans une équipe-école dans le but de développer des talents locaux capables de concourir en ligue majeure, et l'investissement a payé. Dans les années 90, son équipe avait remporté plusieurs championnats de division, et défendait même ses chances dans les phases finales et les World Series. (Terminés, les sarcasmes de David Letterman sur le bilan lamentable de l'équipe !) Donc, mon but était de trouver ces jeunes talents avec lesquels nous pourrions bâtir notre propre équipe-école.

S'engager dans le programme Project Lead the Way

Les opportunités de travail dans la région sont intéressantes – mais elles demandent que l'on soit convenablement conditionné et formé. La question que je me posais, c'était comment faire pour préparer nos enfants dès leur plus jeune âge aux opportunités que propose la région dans les domaines de l'ingénierie. Comment faire pour mieux garantir l'avenir de notre communauté et des entreprises locales en amenant nos jeunes à développer un intérêt fort pour les STEM ?

Coïncidence heureuse, le jour où mon candidat refusait ma proposition de poste, j'avais sur mon bureau une brochure du programme Project Lead the Way (PLTW), une association nationale à but non lucratif qui travaille à accroître la qualité et la quantité des diplômés en sciences et en technologie aux États-Unis. L'antenne pour l'Ohio du PLTW propose plus de 300 programmes agréés en pré-ingénierie, en sciences biomédicales et en informatique. Leur niveau est celui de l'enseignement secondaire.
Ce programme, sur quatre ans, est associé aux cours habituels en mathématiques et en science en vue d'initier les élèves à l'ingénierie, avec ses domaines d'application, sa rigueur et sa discipline, avant leur entrée à l'université. [1] Le PLTW propose également des cours au profit des élèves en école primaire et au collège pour les aider à comprendre les concepts des STEM et à développer leur sens critique.

J'étais intrigué par cette idée de renforcement des compétences des élèves afin qu'ils puissent profiter des opportunités offertes par les STEM dans notre région. C'est ainsi que j'ai décroché mon téléphone et appelé le numéro inscrit sur la brochure. À l'issue de cet appel décisif, j'étais rapidement enregistré comme responsable du comité local de mise en œuvre du Project Lead the Way, regroupant des représentants de l'entreprise et de l'enseignement dans la région.

Peu de temps après, le comité rencontrait tous les directeurs/directrices des districts scolaires du comté de Tuscarawas pour leur parler du programme et de ses objectifs. Nous leur avons expliqué que s’ils acceptaient de s’engager pour le PLTW dans leur district, le financement en serait assuré par les entreprises partenaires. La proposition fut acceptée par six districts sur neuf, à la suite de quoi nous avons pu mettre en place notre propre programme, géré localement.

La programme du comté de Tuscarawas a été établi en partenariat avec PLTW Ohio, qui maîtrise le volet académique et parle la même langue que les enseignants. Le dispositif a cela d'admirable qu'il est véritablement prêt à l'emploi. Le comité s'est fortement appuyé sur le groupe éducatif pour accompagner les entreprises dans le processus et expliquer comment intégrer le programme au système scolaire. Les directeurs/directrices se sont attachés à faire comprendre l'intérêt du programme aux professeurs et à trouver ceux qui pourraient être intéressés à suivre une formation pour en donner les cours.

J'ai mis ma passion et ma foi dans le talent local au service du projet, et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que j'en suis devenu le responsable pour la levée des fonds. En plus d'Allied, les entreprises locales partenaires, les fondations et les donations ont permis de démarrer le programme avec une contribution de plus de 700 000 $. Les sommes levées ont servi à acheter les équipements et technologies nécessaires au programme, notamment des robots et des ordinateurs pour faire tourner les programmes de CAO. En neuf ans, plus de 1,5 M$ ont été levés pour le programme – impressionnant pour un petit comté de l'Ohio comptant moins de 100 000 habitants.

Le programme PLTW du comté de Tuscarawas couvre tous les niveaux scolaires. Le cursus primaire initie les élèves jusqu'en CM2 aux notions fondamentales des STEM. Les collégiens suivent le programme Gateway to Technology (GTT) Making Math and Science Matter. Le GTT propose dix modules à utiliser dans les cours existants des matières scientifiques, ou en autonomie comme cours d'approfondissement. Exemples : conception et modélisation, automatisation et robotique, magie des électrons et détectives médicaux.   Dans l'enseignement secondaire, les élèves peuvent choisir des cours en pré-ingénierie, biomédical et informatique. Le Tableau 1 recense les cours de la filière pré-ingénierie, laquelle est un bon exemple de programme rigoureux avec lequel nous avons la garantie de faire éclore les jeunes talents que nous recherchions.
 
Tableau 1 – Cours de pré-ingénierie
Introduction à la conception technique
Principes d'ingénierie
Génie aérospatial
Génie biotechnique
Génie civil et architecture
Productique
Informatique et génie logiciel
Électronique numérique
Processus écologiquement soutenables
Technologie des piles à combustible
Conception et développement techniques (projet capstone)

Ce programme est exigeant pour de jeunes esprits, mais les avantages qu'il y a à le développer s'étendent bien au-delà de la salle de classe. Les professeurs formés à dispenser l'enseignement du PLTW sont nombreux à avoir confié que l'expérience avait changé leur carrière d'enseignant. L'une d'entre eux a par exemple expliqué qu'elle commençait à être gagnée par la lassitude, avec l'impression de ne plus faire son métier que mécaniquement. Enseigner ce cursus et assister à l'éclosion des jeunes esprits à mesure qu'elle leur apprenait à résoudre les problèmes et fabriquer des choses lui a clairement redonné de l'énergie.

Dans le cadre du programme PLTW, des centaines d'élèves ont participé à des sorties scolaires pour visiter les usines de production d'Allied. Ces visites ont pour objet de montrer aux élèves qu'une usine de production moderne n'est plus le lieu crasseux, sombre et bruyant dans lequel leurs grands-parents ont peut-être travaillé.

En mettant l'accent sur l'automatisation, les robots et les machines à commande numérique, ces visites d'usine montrent tout, depuis les matières premières jusqu'aux produits finis. La visite commence par un passage par le bureau d'études où les élèves assistent à la création des produits sur ordinateur et se termine par l'observation du produit fini.

Pour les élèves du secondaire, les visites s'attardent sur des postes en particulier où les phases du procédé industriel sont davantage détaillées, notamment en ce qui concerne l'étude technique et les principes de la production au plus juste. Lors de ces visites, le poste « usine » fabrique des produits virtuels sans aucune efficacité, et les élèves sont invités à réorganiser les activités pour améliorer la productivité

Ces visites aident les élèves à se faire leur propre idée de la fabrication industrielle au 21ème siècle – avec des lumières, des robots et la technologie à l'œuvre dans un environnement lumineux et climatisé. Après tout, ce que nous voulons, c'est apprendre aux élèves qu'un ingénieur, ça peut faire autre chose que conduire des trains. Par ces visites, nous cherchons à mettre les jeunes en immersion dans l'expérience de fabrication industrielle afin qu'ils soient concrètement témoins des STEM en action. Nous sommes passionnés par la mission que nous nous sommes fixée : développer les talents nécessaires pour faire que l'industrie manufacturière américaine reste aux avant-postes.

En rendre compte à la communauté

Le programme PLTW du comté de Tuscarawas se distingue par une particularité unique : une kermesse annuelle au cours de laquelle les élèves présentent leurs projets STEM à la communauté. Les donateurs ont rarement l'occasion de pouvoir constater de visu les résultats de leur générosité, et c'est pourquoi je demande aux écoles partenaires du PLTW de convier la communauté à cette kermesse, chaque printemps.

Au fil des ans, l'événement a pris de l'ampleur pour devenir un rendez-vous incontournable, avec une journée portes ouvertes en préambule des présentations. Organisé sur le campus Tuscarawas de la Kent State University, l'événement est fréquenté en grand nombre par les parents et les grands-parents, en plus des représentants des entreprises et de la communauté. Les visiteurs peuvent y découvrir les présentations et demander aux élèves d'expliquer leur travail. L'an passé, les élèves ont été plus de 150 à présenter leur projet personnel STEM à la kermesse annuelle du PLTW.

La kermesse est devenue un véritable terrain d'expérimentation pour la créativité. Citons par exemple cet élève qui, debout face à l'assistance, présentait le travail de son équipe, à savoir un trieur à monnaie. L'équipe imprimait les trieurs à monnaie sur imprimante 3D et déclarait : « Après la présentation, nous serons dans l'arrière-salle pour les vendre à 5 $ pièce. » Voilà un bel exemple d'esprit d'entreprise – passer du concept technique à la vente au détail. J'ai payé mes 5 $ et je pense à ces jeunes chaque fois que je cherche une pièce de monnaie.

Il y a quelques années, la kermesse a vu son format étendu pour y introduire une petite compétition amicale. Les niveaux scolaires sont répartis en catégories au sein desquelles les élèves s'affrontent. Les présentations sont jugées par des ingénieurs, qui élisent la meilleure équipe. Les coupes, qui font facilement 1,5 m de hauteur, sont ramenées par l'école victorieuse dans les murs de l'établissement pour y être exposées pendant l'année. Elles sont à présent une source de fierté.

Le programme débouche sur de vrais emplois

Dans l'Ohio, le programme PLTW a enregistré des succès majeurs en matière de recrutement et d'embauche des participants. Le partenariat avec Honda North America à Marysville est un bel exemple de réussite, qui permet aux étudiants de Columbus State d'étudier deux jours par semaine et de passer les trois autres en poste chez Honda. Beaucoup de ceux qui valident les deux semestres du programme et obtiennent leur diplôme universitaire sont embauchés à plein temps. Les élèves en PLTW des écoles secondaires de Centerville et Kettering-Fairmont ont décroché des stages auprès de Motoman/Yaskawa, tout en poursuivant leur formation sous une forme comparable au modèle Honda. Parmi les autres programmes locaux, on peut citer un site web de mise en relation pour l'emploi appelé Home Town Opportunity, qui s'efforce de mettre en lien les entreprises locales et les talents de la région, ainsi que l'AMBE Alliance (Auglaize Mercer Business Education Alliance) dont le financement de démarrage a été réalisé par le programme PLTW.

Allied Machine & Engineering fait sa part en embauchant également en son sein des talents natifs de la région. Chaque été, nous accueillons plus de 30 stagiaires pour les initier aux emplois hautement qualifiés que propose aujourd'hui le secteur manufacturier. C'est l'occasion pour eux de gagner un peu d'argent tout en se faisant une première expérience. Ceux qui possèdent les compétences requises se voient proposer une offre d'emploi avant leur dernière année.

Un natif de la région en poste

S'il y a bien un exemple qui illustre à merveille la réussite du programme PLTW, c'est celui de Logan Lamonica, diplômé de la Dover High School en 2013 après avoir suivi les cours du PLTW tout au long de ses années en école secondaire. Logan porte au crédit du programme PLTW son initiation à toutes les disciplines de l'ingénierie, qui lui a permis de poursuivre dans celle qui le passionnait le plus.

Logan est sorti de la Miami University en mai 2017 avec un diplôme en Génie mécanique. Il a fait un stage chez Allied pendant l'été 2016 et vient tout juste de commencer à travailler chez Allied à temps plein. Logan est ingénieur en bureau d'études de R&D, au sein d'une équipe de six ingénieurs chargés de réfléchir à l'amélioration des outils existants et à la création de nouveaux produits. Il crée des modèles 3D et effectue des analyses par éléments finis (FEA) pour évaluer comment les nouveaux outils se comportent en comparaison avec d'autres idées et avec les produits existants.

Selon lui, « le programme PLTW initie les étudiants à une grande variété de sujets en ingénierie, qu'il s'agisse de CAO, de circuits électriques, de brasage, d'écriture en code G, ou simplement de résoudre un problème sur le papier. Grâce à cela, j'ai pu aller à l'université avec un avantage sur mes camarades. »

Il remarque que la plupart de ses copains n'avaient jamais eu la chance de suivre des cours d'ingénierie avant d'entamer leurs études supérieures, alors que lui avait déjà quatre ans d'expérience et une bonne dose de connaissances. « Tout au long de mes études à l'université, il y a eu des moments où j'étais le seul dans mon groupe à savoir exécuter une tâche. J'avais bien plus de connaissances en CAO et en dessin technique que mes camarades, ce qui faisait que c'était toujours moi le concepteur de nos projets. J'étais aussi en avance quand il fallait s'impliquer dans un projet avec du génie électrique. »

Je suis fier de dire qu'aucun autre comté de l'Ohio n'a aussi bien réussi dans le partenariat entre les écoles et les entreprises. Pour former les jeunes talents natifs de la région, ce système est imbattable.

[1] À propos de Project Lead the Way Ohio, http://www.pltwohio.org/about_overview.php, 29/06/17
 


Pour en savoir plus sur Allied Machine, cliquez ici.